Digistor DS-1109 Pro Bedienungsanleitung Seite 109

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LES PANÉGYRISTES JUIFS DE NAPOLÉON I
ER
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Nous sommes, en 1807, dans une époque où un climat millénariste et messianique
imprègne le christianisme. Les thèmes de la réconciliation du peuple juif et du retour
d'Israël font florès. C'est dans ce contexte que la convocation de l'Assemblée des
notables et du Grand Sanhédrin croise à la fois la stratégie proprement politique
de l'Empereur, sa vision des juifs, tout autant que son rapport à l'histoire et à la
religion.
Le contexte de la convocation du Sanhédrin
On sait l'antisémitisme de Napoléon: en bon voltairien, il méprise le judaïsme
et déteste l'usure; c'est toutefois un pragmatique avant tout. Il entend des plaintes
contre les juifs lors de son passage à Strasbourg (1806) à l'occasion de son retour
d*Austerlitz
:
il y a des doléances contre l'usure juive, venant des conseils généraux
des départements de l'Alsace
;
il y a même des émeutes antijuives. L'Empereur voudra
s lors des mesures sévères, des mesures d'exception à l'égard
des
juifs, pour apaiser
l'opinion et particulièrement la paysannerie alsacienne.
La question de l'usure en Alsace est alimentée aussi par une campagne de presse,
et notamment un article devenu célèbre du vicomte de Bonald, publié dans le Mercure
de France en février 1806, qui fait sensation par son caractère radical. Non content,
rappelle François Delpech, de dénoncer les usuriers, il affirme que les juifs sont
inassimilables et que la République a eu tort de les émanciper
8
.
Napoléon ne rejette pas formellement 1791 : sans jamais révoquer le décret de
1791,
il s'appropriera d'une certaine façon les droits acquis aux juifs par la Révolution
tout en menant une politique contraire à l'esprit du décret d'émancipation. En mars
1806,
il fait examiner par le Conseil d'Etat les moyens de remédier
au
problème des
juifs, en particulier l'usure. Napoléon souhaite avant tout, limiter et contrôler les
activités économiques des juifs, pour des motifs d'ordre public. Se conjuguent ici sa
volonté de réformer l'ordre social - on est à l'apogée de l'aventure napoléonienne et
de l'extension de l'Empire - et de répondre au défi de l'intégration des juifs. Mais il
pose par même un problème au Conseil d'Etat, auquel il est demandé de prendre
des mesures d'exception contre une partie de la population, ce qu'aucune disposition
légale ne permet.
Le Conseil d'Etat rejette le principe d'une loi particulariste, mais Napoléon ne
renonce pas, et considère qu'il faut continuer de regarder
les
juifs comme une nation,
non comme une religion: c'est déjà le rejet de l'acquis révolutionnaire de 1791.
Malgré l'opposition du Conseil d'Etat, il continue de réclamer des lois particulières
contre
les
juifs.
Fort de sa volonté d'alterner des mesures de coercition et son souci de surveiller
et d'organiser le culte israélite afin qu'il se conforme à la morale ambiante, Napoléon
décide la convocation d'une Synagogue ou Assemblée générale des juifs, et charge
le Conseil d'Etat d'en régler les détails. Trois commissaires de l'Empereur sont
désignés
:
Etienne-Denis Pasquier, Joseph-Marie Portalis, fils du ministre des Cultes,
et Louis-Mathieu Mole, auquel Napoléon avait commandé quelques mois auparavant
une étude sur les juifs, publiée dans le numéro du 27 juillet du Moniteur sous le titre
Recherches sur l'état politique et religieux de Juifs depuis Moïse jusqu'à présent
9
.
Leur mission
:
obtenir que les juifs eux-mêmes réclament des mesures particulières
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