Digistor DS-1109 Pro Bedienungsanleitung Seite 255

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LE TRIOMPHALISME CATHOLIQUE 253
réformateurs : ils ont parfois préparé des réformes, mais ils n'ont jamais rien réformé,
sauf en se séparant d'elle pour devenir des
«
réformés ».
L'Eglise catholique a toujours connu des procédures dites démocratiques :o
Moulin s'était intéressé à celles des grands ordres religieux, véritables laboratoires
pour nos sociétés modernes. Elle n'est jamais devenue elle-même une démocratie,
et elle ne le pouvait sans se renier. Les démocraties sont des régimes d'opinion.
L'opinion (doxa) a sa place dans l'Eglise catholique, méconnue et pour cela négligée
par les sciences qui s'occupent d'elle, mais elle n'en sera jamais ni le fondement,
ni la loi, et c'est bien ce qui conserve au célèbre Sylïabus (1864) de Pie ix sa valeur
substantielle, en dépit de toute aspiration contraire
7
.
Vatican
H
a été un aggiornamento, une tentative de mise à niveau interne et
externe devant le cours pris par nos sociétés : insuffisante si l'on en juge par rapport
aux questions posées qui supposent un travail de longue haleine, mais unique si Ton
compare avec d'autres institutions ou organisations. L'Eglise catholique continue sur
son erre : on peut cataloguer et évaluer tous les changements dans l'Eglise depuis
un siècle ; le changement de l'Eglise n'est pas à l'ordre du jour. Elle n'a en rien
modifié la conception qu'elle affiche de sa mission universelle ; elle ne manifeste
ni renoncement, ni ralliement devant la marche du monde ; elle se pense toujours
comme une
«
force de proposition
»
alternative qui ne ménage pas ses critiques ; elle
cultive sa vie propre, accueillante aux initiatives nouvelles qui se placent dans son
sillage (il suffît de penser aux nouvelles formes de vie consacrée ou au renouveau
charismatique).
Il est vrai qu'en renonçant aux formes désuètes de son ancien triomphalisme, elle
s'est
faite et se montre plus modeste. Elle a ainsi contribué à un réel apaisement par
le désarmement mutuel des esprits. Le contentieux subsiste et il peut être important
sans entraîner les conflitss d'une forme de conscience. La présence du Saint-Siège
à
I'ONU
comme observateur permanent symbolise cette alliance réussie de la durée et
de l'altérité.
Une différence frappe, qui est aussi un rapprochement. Nos régimes d'opinion
ne gouvernent pas selon l'opinion majoritaire qui les a élus et qu'auscultent en
continu les instituts de sondage. L'Eglise catholique qui se fonde sur le rocher de sa
constitution dogmatique laisse se développer en son sein un foisonnement d'opinions
dont la divergence peut atteindre l'inconciliabilité. Ainsi va notre monde. C'est ce qui
rend vain tout débat théorique comme toute modélisation abstraite.
Il n'y a plus aujourd'hui de rivalité entre les deux pouvoirs - l'Etat et l'Eglise -,
tout comme il n'y en a plus entre les deux savoirs - la Science et la Bible -, parce
que l'Eglise et la Bible en ont perdu les moyens, mais surtout parce que cette perte a
opéré un déplacement de la conscience religieuse qui lui ouvre d'autres opportunités.
Je cite souvent ce drame de Louis Veuillot, Lendemains de victoire, écrit en 1848 au
lendemain des journées révolutionnaires de juin et publié en 1871 au lendemain de
l'écrasement de la Commune : «Vous voyez ce qui meurt, vous ne voyez pas ce qui
naît»,
dit à son geôlier le jésuite emprisonné qui sera bientôt fusillé, disciple lui aussi,
sans nécessairement penser à lui, de dom Maur Cappellari.
Ce qui naît, c'est bien cette créativité catholique qu'il nous faut observer avec
attention et sans préjugé, où qu'elle se manifeste, en associant deux certitudes
:
nul ne
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